Tout d’abord, il faut différencier les termes « estime de soi » et « confiance en soi ». La confiance en soi est la confiance en nos capacités. Elle peut varier selon les aspects de notre vie. Je peux avoir confiance en moi lorsque je fais du sport, par exemple, mais manquer de confiance lors d’un exposé oral. L’estime, elle, peut être comparée à un miroir. C’est le sentiment qui nous habite par rapport à nous-mêmes, ce que nous ressentons pour nous-même, la façon de nous percevoir en général, la valeur qu’une personne s’accorde. Elle se développe dès la naissance, ses bases se forgeant dans le lien d’attachement. Elle fluctue ensuite au cours de la vie, à partir des expériences vécues. C’est pourquoi nous devons faire en sorte de procurer des expériences merveilleuses et enrichissantes aux enfants.

Développer l’estime de soi est primordial chez les enfants. Ils doivent apprendre à se connaître et à se voir comme ils sont réellement. Une trop grande estime ne serait pas bénéfique non plus. Nous avons besoin de leur montrer un reflet d’eux-mêmes. Selon plusieurs ouvrages, dont le collectif. Prendre plaisir à découvrir, une bonne approche pour développer l’estime de soi est l’apprentissage actif, soit le fait d’apprendre en touchant, en bougeant et en jouant. Par cette approche, les enfants commenceront tranquillement à développer une conscience d’eux-mêmes. Ils apprendront qu’ils sont des personnes uniques et indépendantes.

Albert Bandura, psychologue et professeur, a développé un autre concept qui, bien qu’il se distingue de l’estime de soi, peut être développé en parallèle : le sentiment d’auto-efficacité. Il s’agit de la croyance en ses capacités et en ses compétences. Cette croyance pousse la personne à persévérer et à trouver des solutions à ses problèmes. Développer l’auto-efficacité chez l’enfant l’aidera à trouver les ressources nécessaires pour réussir. Elle se distingue de l’efficacité qui est la probabilité réelle de réussir. Peu importe si l’objectif est réaliste ou non, si nous croyons pouvoir l’atteindre, nous mettrons les efforts nécessaires pour y arriver. Une fois l’objectif atteint, nous sommes en route vers le dépassement de soi.

1- Offrez des choix pour que l’enfant apprenne à prendre des décisions par lui-même.


2- Laissez-le vivre les conséquences de ses choix. Par exemple, si l’enfant décide de jouer aux blocs, incitez-le à terminer son jeu avant de faire autre chose. S’il décide de faire de la peinture, il sait qu’il devra nettoyer ensuite.


3- Laissez-lui le temps de résoudre ses problèmes seuls. Il vivra une grande fierté après avoir réglé lui-même un conflit. Intervenez seulement lorsqu’il demande de l’aide ou que vous sentez qu’il en a besoin.


4- Donnez à l’enfant des responsabilités. Il sentira qu’il est important et qu’il aide à la vie du groupe.


5- Soulignez les bons coups et les beaux gestes de chaque enfant. Cette intervention encourage non seulement l’enfant qui a bien agi, mais également les autres du groupe. Par contre, il faut faire attention de ne pas tomber dans les compliments exagérés.

6- Laissez à l’enfant le droit de faire des erreurs. On a souvent tendance à vouloir la perfection, mais l’apprentissage passe par l’essai, l’erreur et l’ajustement. N’essayez pas non plus de cacher son erreur. Apprenez-lui qu’elle est normale et surtout acceptable. Lorsque vous faites une erreur vous-même, profitez-en pour faire prendre conscience au groupe que tout le monde fait des erreurs.


7- Valorisez l’effort et le travail que l’enfant a fourni pour arriver au résultat. Peu importe le résultat, il est important d’encourager la découverte, la curiosité et les efforts fournis.


8- Favorisez le jeu libre. Il permet de prendre des décisions, de régler des conflits, de vivre des échecs et des réussites, de trouver de nouvelles idées de jeux, etc. La liste des avantages est longue.


Une bonne estime de soi est importante pour la santé mentale des éducatrices. Avec une bonne estime, nous sommes plus enclines à faire confiance aux autres et plus ouvertes à la communication. Si une éducatrice a une faible estime d’elle-même, cela aura des répercussions sur son travail, sur ses communications avec les autres, sur les enfants et sur plusieurs autres facettes. Elle aura tendance à accorder de l’importance à ses échecs et à ses difficultés sans voir nécessairement de solutions.

Il est important de faire vivre des échecs aux enfants. Donnez-leur des défis pour qu’ils apprennent à surmonter leurs erreurs positivement. C’est en relevant les petits défis de la vie qu’ils développeront la force d’affronter les plus gros.