Un enfant qui ressent de la peur peut le manifester de plusieurs manières. Bien sûr, il arrive qu’il le dise directement, mais souvent vous reconnaîtrez cette émotion à ses comportements. Il peut pleurer, crier, se sauver. Il peut autant rechercher la protection de l’adulte que se retirer et chercher à s’isoler. Souvent la peur, surtout lorsqu’elle persiste, est causée par un manque de confiance en ses moyens. L’enfant qui doute de ses capacités se sent faible et vulnérable, et sera plus facilement effrayé. Pour lui venir en aide, plusieurs comportements sont à privilégier alors que d’autres sont à proscrire.
Dire la vérité
Tout d’abord, évitez de mentir à l’enfant en lui disant, par exemple, qu’une piqûre ne fait pas mal ou en niant sa peur. Au contraire, parlez-lui à l’avance des dangers liés à une nouvelle situation. Prévenez-le de ce qui s’en vient pour qu’il ne soit pas surpris et acceptez et respectez ses peurs. Plutôt que de prendre le problème à la légère ou de généraliser en lui disant que, de toute façon, il a toujours peur, prenez le temps de lui expliquer qu’il est normal d’avoir peur, que tout le monde a peur, même vous, et qu’une peur révèle même souvent de véritables dangers. Il ne faut toutefois pas laisser notre peur nous submerger. Il faut apprendre petit à petit à la surmonter pour qu’elle ne nous empêche pas de faire des choses qu’on aurait aimé faire.
Un processus qui prend du temps
Mais un tel processus ne se complète pas d’un seul coup. Vous devez aider l’enfant qui a peur à apprivoiser la nouveauté pas à pas, étape par étape. Vous ne devez surtout pas le forcer à faire ce qu’il ne veut pas faire et vous devez éviter de le confronter directement à sa peur. Divisez-la plutôt en morceaux pour voir le niveau de tolérance et de contrôle de l’enfant dans différentes situations. A-t-il peur du noir à l’intérieur ou seulement à l’extérieur? Dans toutes les pièces ou seulement dans certaines? Si vous êtes dans la pièce avec lui, mais sans le toucher? Et si vous le touchez? Donnez-lui de petits buts graduels à atteindre à partir de vos observations et célébrez les victoires. Ne promettez toutefois pas une surprise à la condition qu’il réussisse à faire quelque chose qui l’effraie. L’enfant doit vaincre sa peur pour lui, et non pour la récompense.
Interventions
Même si la peur de l’enfant contrarie vos plans, il est important de ne pas vous impatienter ni de l’ignorer. Il a besoin d’être rassuré, de savoir que vous êtes là pour le protéger. Réconfortez-le par des contacts physiques et, avant tout, écoutez-le.
- Encouragez-le à vous parler de ses peurs, à les verbaliser.
- Donnez-lui des outils pour contrôler sa peur comme respirer profondément.
- Aidez-le à mettre des mots sur les circonstances qui engendrent une telle émotion.
- Discutez de ce que l’objet effrayant fait, concrètement.
- Informez-vous, documentez-vous sur la chose terrifiante pour amener l’enfant à distinguer le réel du fictif.
- Raisonnez avec lui sur les risques réels liés à la peur et n’embarquez pas dans son jeu, par exemple en cherchant des monstres ou en vous affolant vous-même.
À retenir
Peu importe l’intervention, il est important que vous la fassiez seul à seul avec l’enfant, et non devant les autres. L’enfant qui a régulièrement peur a souvent peu confiance en lui. Il faut donc éviter qu’il se sente diminuer devant les autres. N’hésitez toutefois pas à utiliser l’humour pour rire ensemble de vos propres peurs.
Différentes activités peuvent aussi aider tout votre groupe : jouer à avoir peur, parler du plaisir qu’on peut ressentir à être effrayé, par exemple en écoutant un film d’horreur, animer des causeries sur la peur à l’aide de matériel, dessiner nos peurs, développer la confiance en soi (reconnaître toutes les ressources qu’on a pour faire face aux situations), la capacité de se défendre, celle de dire non.